Pas besoin de se voiler la face, la bonne santé d’un site et sa soi-disant « qualité » se mesurent à son positionnement dans le rouleau compresseur des moteurs de recherche, j’ai nommé google. Préféré par des millions d’internautes pour sa pertinence grâce à son algorithme révolutionnaire à son lancement, google pousse au vice de plus en plus de sites qui sont désormais trop nombreux.
Brève explication sur le référencement pour ceux qui voudraient poursuivre mais pour qui le référencement est un « art » obscure. Faisons simple, google – parce que finalement on ne s’intéresse quasiment qu’à celui-ci – procède de la façon qui suit pour indexer son contenu, il lit ce qu’il trouve dans l’url, le titre, la description que vous ne voyez pas, une liste de mots clés (si si, je vous assure, il en tient encore compte) puis le contenu de la page, ce qui se trouve en haut de la page ayant hypothétiquement une plus grande valeur que le bas de la page. On rajoute également tout un tas de balise permettant d’accorder plus ou moins de valeur à certains mots. Enfin, notre ami à tous classe les sites qu’il connaît sur la méthode suivante : plus il y a de liens qui pointent vers votre site, plus il est intéressant pour les utilisateurs du moteur de recherche.
Dans le meilleur des mondes, chacun ferait son site proprement et il serait cité à juste escient. Qu’appelle t’on proprement ? Un titre normal jusque la ça va, personne ne « gruge » trop sur ce point parce qu’il est très visible ; une url pour accéder au contenu, logique. Mais sur ce point ça commence à partir dans tous les sens. On trouve des url parlant de choses et d’autres avec des mots clés totalement hors contexte, comme « sexe, free, mp3, download », la page parlant du maïs transgénique. Je caricature mais on n’est pas loin de la vérité. Vient alors la description de la page et les fameux mots clés déjà cités. Alors là attention, Google ne lit en théorie que 255 des premiers caractères mais on trouve de nombreux sites avec des listes à rallonge. Je vois d’ici vous précipiter pour regarder le code source de nos pages pour voir si on procède de cette façon là. Ne cherchez pas je vous donne la réponse, seul Gamebe pour l’expérimentation est doté d’un arsenal de mots clés, mais je reviendrai plus tard sur ce point qui vous offusque déjà. Attention j’aborde le dernier point – j’essaye de faire court pour pas vous ennuyer mais le sujet est vaste – les échanges de liens. Kézako, comme je vous l’ai précédemment expliqué, le moteur des moteurs de recherche considère que plus il y a de liens pointant vers votre site, plus le site est intéressant, du coup les sites se livrent à des échanges de liens. Pour résumer, « tu mets un lien en bas de page vers chez moi, et je te renvoie l’ascenseur ». Non, pas la peine de regarder, on se livre également à cette pratique. Rajoutez à cela les sites qui « bouffent à tous les râteliers » en demandant de mettre leur fil RSS sur leur page plutôt que celui du concurrent…
Triste portrait du paysage internet français mais rassurez vous, c’est comme ça dans le monde entier. Alors la question à laquelle il faut maintenant répondre c’est pourquoi. Pourquoi se livre t’on à de tels « magouilles » ? La réponse est simple : l’éthique ne paye pas. En effet pour pouvoir faire fortune – laissez moi rêver – il faut faire venir du monde sur son site et pour ça il y a deux solutions : le bouche à oreilles et google. Parlons franchement, la première est bonne mais prend beaucoup de temps pour un résultat qui n’est pas probant. Quant à la seconde c’est le jackpot si vous vous débrouillez correctement.
C’est maintenant le moment où je devrais m’auto-congratuler pour une raison : j’ai toujours essayé de faire passer l’éthique en premier. C’est plus facile avec des sites qui sont dans des niches, Matbe est très orienté hardware pur et dur et la réputation de celui-ci n’est plus à faire dans les tests d’alimentations ou de boîtiers. Et pour Gamebe la ligne éditoriale est plus axée sur des gens matures et responsables que sur la génération pokémon. Mais voilà la pression de notre société capitaliste nous pousse dans une course à la réussite où l’éthique aura bien du mal à suivre. Que faire alors ? Première solution : une prise de conscience générale, où les échanges de liens abusifs seraient retirés, les url dénuées de mots clés absurdes. Alors c’est sûr, changer les mentalités de la terre entière n’est pas vraiment à la porté de tout le monde, voire de personne. Il reste donc une deuxième solution sur laquelle on suppose que google travaille déjà, ne plus prendre en compte les pavés de liens en bas de page. C’est une hypothèse que de nombreuses personnes du milieu du référencement avaient émise, mais un doute subsiste : est-ce que google n’est pas soumis à certaines pressions pour éviter de « désorganiser » le web ? En fin de compte il n’existe probablement pas de solution ultime pour panser les plaies du système actuel, il ne reste qu’à chacun de prendre conscience que la surenchère mènera à la perte de beaucoup de ressources intéressantes sur internet…